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Justesse visuelle

 

La justesse visuelle des espaces est définie par Bentley comme étant la signification mentale que les gens se feront d’un lieu, la rapidité avec laquelle ils pourront en définir l’usage. Elle travaille de pair avec la lisibilité sauf qu’ici, on entre davantage dans les détails des façades et des éléments construits.

 

 

Lisibilité dans la forme

 

Liverpool Waters comptera 88 nouveaux bâtiments en tout. Dans leur plan d’aménagement, ils ont développé 12 prototypes, afin de démontrer le caractère souhaité pour chaque district. On comprend dans l’image ci-dessus que différents langages architecturaux furent travaillés en fonction de la zone du projet. Bien qu’il n’y ait que quelques modèles de certains en ce moment, les perspectives démontrent des ensembles de façades aux détails familiers. La carte mentale de l’usager s’en trouvera enrichie.

 

 

Lisibilité dans l’usage

 

En terme de lisibilité, on soutient que l’apparence d’un élément bâti doit aider les gens à comprendre d’emblée ce qu’il contient. Dans le projet de Liverpool Waters, les auteurs souhaitent l’instauration d’une icône culturelle et muséale, à gauche de la marina et au point d’arrivée des touristes qui arrivent par bateau. L’image qu’elle renvoie semble légèrement faible à comparer à ses précédents, qui affirmaient des intentions de design iconiques fortes. Si un bâtiment est mal interprété par les usagers, ils seront malheureusement bien moins enclins à adopter une attitude active et exploratrice à son égard.

 

 

Lisibilité du contexte

 

Le contexte portuaire de Liverpool comprend des éléments clés et des variables uniques et grandement porteuses de significations historiques et culturelles; les quais de même que le grand rapport de proximité avec l’eau. Chaque zone du plan-masse en profite à sa façon, et chaque quai est différent et aménagé autrement de son voisin. L’habitant peut alors facilement associer dans sa carte mentale les zones à des quais, tout dépendant de leur forme et de la façon de les habiter. Les Clarence Graving Docks par exemple que l’on peut apercevoir sur l’image ci-dessus, offrent une tout autre expérience d’habiter le quai, conférant un espace public collectif agréable et protégé des grands vents en provenance des eaux. 

 

 

Impacts sur la lisibilité du contexte

 

Dans les propos recensés des citoyens de Liverpool, plusieurs avaient critiqué le fait que le rapport à l’eau était diminué et peu mis en valeur en raison de la grande superficie des quais dans le projet. (Voir figure 14) Leur extension sur la voie littorale fut alors considérablement réduite. La densité et la hauteur du construit en front de mer furent aussi diminuées puisqu’elles incorporaient des bâtiments jurant avec l’échelle des éléments clés présents sur les lieux, notamment, la Clock Tower. (Voir figure 15)

 

Malgré les efforts déployés par le groupe Peel pour renforcer le contact avec l’eau, plusieurs citoyens soutiennent que « l’esthétique de l’eau » n’est pas exposée à sa plus grande valeur. Un citoyen en particulier avançait des idées plutôt intéressantes concernant « l’exposition de bateaux anciens protégés » directement sur les quais, qui sont aussi porteurs de grandes significations culturelles et historiques. Comme quoi ceci viendrait « compléter l’image de cette importante période de l’histoire de Liverpool. » Des commentaires reviennent souvent pour mentionner que le contexte historique et portuaire est peu utilisé à son plein escient.

 

(Commentaires 11, 40)

IMPACTS de la participation citoyenne sur la justesse visuelle

 

Impacts sur la lisibilité de la forme

 

En regardant de plus près le Statement of community involvement, on peut s’apercevoir qu’après les consultations citoyennes ayant pris place en février 2011, plusieurs districts et bâtiments furent modifiés. Effectivement, la densité de bâti bureautique en bordure de l’eau fut diminuée, en réaction aux gens revendiquant la protection du patrimoine. (Voir figure 11) Ainsi, ces superficies prévues pour les travailleurs furent redistribuées dans la zone adossée au Central Business District, et renforcent du même coup le noyau commercial déjà implanté. La Shanghai Tower fut également relocalisée à cet endroit, ce qui est plus adéquat vu son échelle et son caractère. (Voir figure 12) Les zones s’en trouvent plus définies et lisibles. 

 

Plusieurs commentaires des citoyens véhiculent des appréciations quant à la haute densité de bâtiments et à l’échelle associée à la nouvelle partie du Central Business District. On soutient que la hauteur du construit « améliorera grandement la vue depuis le développement de Liverpool Waters sur le front de mer ». D’un autre côté, on s’inquiète de l’importance de la superficie commerciale de ce district et de son aptitude à « être complètement ancrée dans Liverpool tout en n’étant pas un quartier de 9 h à 17 h » (Commentaires 34, 46)

 

Impacts sur la lisibilité de l'usage

 

Ici, la forme de l’icône culturelle en front de mer s’est considérablement rationalisée à la suite de la consultation citoyenne, tel que mentionné dans la section précédente selon Bentley. (Voir figure 13)

 

Ceci ne concorde pas avec les commentaires des habitants qui revendiquent notamment une architecture « Liverpudlian » qui serait différente des concepts présentés actuellement qui sont « peu inspirants ». Certains vont même jusqu’à dire que les rendus des bâtiments sont « blancs et sans apparence imaginative » mais qu’en même temps ça se reflète bien le nom du projet de Liverpool Waters, qui est « morne et prosaïque ».

 

«Why should we look like Shanghai! We're Liverpool!»

 

(Commentaires 4, 92, 93, 94)

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