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CONCLUSION

 

Le projet de Liverpool Waters changera le visage de la ville à jamais. Étant l’un des plus importants projets de notre temps, en terme de superficie et d’influence, la participation citoyenne se devait d’être un enjeu majeur à inclure, autant dans la conception que dans la réalisation, échelonnée sur 30 ans.

 

Ce travail participatif est d’ailleurs fortement encouragé et encadré par le Liverpool City Council qui revendique un Statement of Community Involvement (Déclaration d’implication communautaire) pour tout projet affectant le tissu de la ville et son héritage urbain (LCC, en ligne, 2013 p.2).

 

« Early and meaningful engagement and collaboration with neighbourhoods, local organisations and businesses is essential » (LCC, en ligne, 2013, p.2).

 

Cette déclaration guide la vision participative de la ville, qui considère la population locale comme une ressource inestimable quant à ses connaissances de son milieu de vie et ses caractéristiques. L’auteur Thwaites, abordé dans la section « Participation citoyenne – Théorie », raisonne dans le même sens avec sa méthode nommée « Experiemic Process ». Avec cette dernière, il prône une approche inclusive qui s’appuie sur le public et sa familiarité avec les espaces urbains de son quotidien (Thwaites, 2013).

 

Par contre, dans le cas de Liverpool Waters, les problématiques soulevées par Thwaites se matérialisent et freinent les échanges fluides entre les concepteurs et la population. Ainsi, malgré plusieurs moyens de communication diversifiés (exhibition communautaire avec planches de présentation, journaux, site internet, vidéo en ligne, maquettes), le jargon, la représentation et l’échelle du projet demeurent des entraves fondamentales (ISSUU, en ligne, 2013, p.24).

 

C’est d’ailleurs pour ces raisons que le Liverpool City Council a mis à jour ses politiques de consultation citoyenne, puisque la dernière version datait de 2007. Ainsi, des modifications furent portées en 2011 et en 2012 afin de mieux servir les tendances vers la communication électronique et les nouvelles formes d’interactions entre promoteurs, partenaires professionnels et citoyens (LCC, en ligne, 2013, p.2).

 

Sur ce front, Peel montre une intégration précoce des nouveaux principes de la ville en commençant les consultations publiques et professionnelles dès mars 2007, avec une date de soumission en novembre 2011 pour leur plan d’action. De plus, Peel promet des échanges constants entre concepteurs, constructeurs et citoyens pour la durée du projet, soit 30 ans. Ceci démontre un désir d’accessibilité à l’information pour tous, malgré quelques difficultés dans la réalité, et une transparence envers tous les partis affectés par ce projet de développement de grande échelle (ISSUU, en ligne, 2013, p.3).

 

L’échelle du projet est notamment un des défis les plus importants pour Peel. Elle influence considérablement la qualité des communications qui deviennent de plus en plus « top-down » au lieu du rapport d’égalité recherché (Thwaites, 2013).

 

Ainsi, les citoyens de Liverpool tentent tant bien que mal de partager leurs opinions au moyen de commentaires « petite échelle » afin d’affecter un projet « grande échelle ». Ces derniers jugent d’abord que le questionnaire distribué lors de l’exhibition communautaire en janvier 2010 limitait leur apport réel en raison de questions trop dirigées : « I think almost all of the questions are loaded to favour the development » (ISSUU, en ligne, 2013, p.140). Ces mêmes commentaires, présentés en annexe, ne semblent pas avoir fait l’objet d’une analyse exhaustive. Néanmoins, ils sont débordants d’idées et de revendications similaires de la part de la population, éléments qui n’apparaissent nulle part dans le document. D’un autre côté, les graphiques présentant l’accord des citoyens avec les différentes propositions dans le document sont difficiles à comprendre au premier coup d’œil et semblent identiques, alors qu’en fait, les chiffres diffèrent (ISSUU, en ligne, 2013, p.29).

 

Aussi, plusieurs changements au plan d’ensemble sont difficilement justifiables aux yeux de la population montrant ainsi un manque d’informations et/ou de communication de la part de Peel et de ses collaborateurs professionnels. De plus, les citoyens attendent toujours une explication motivant l’ampleur du projet et sa viabilité lorsque d’autres quartiers de leur ville demeurent en difficulté : « […] I applaud the concept of life returning to this area […]. I just instinctively feel that Liverpool’s next development should be one of consolidating what we already have. We need to re-invigorate our existing structures before making new ones » (ISSUU, en ligne, 2013, p.140).

 

Une analyse chronologique des plans d’ensemble partagés au cours du processus participatif s’avère révélatrice quant à la réelle influence de la population, soit une considération secondaire. C’est en fait le milieu professionnel qui agit comme décideur principal : les décisions sont prises et mises en œuvre et sont ensuite présentées aux citoyens sous forme d’idées abouties (ISSUU, en ligne, 2013, p.42-44).

 Figure 3 : « Concept vision », mars 2007

Constructions hautes bâties directement en front de mer.

Source : De l'auteure selon ISSUU, 2013.

 Figure 4 : « 1st Interim Masterplan », janvier 2008

Bâti plus dense mais plus bas. Manque de définition entre les différents secteurs.

Source : De l'auteure selon ISSUU, 2013.

 Figure 5 : « 2nd Interim Masterplan », octobre 2009

Sens plus clair de l’importance relative de chaque secteur, par rapport à la quantité et la hauteur du bâti. Meilleure intégration de l’existant.

Source : De l'auteure selon ISSUU, 2013.

 Figure 6 : « 3rd Interim Masterplan », octobre 2010

Précisions programmatiques et travail d’échelle. Progression de hauteurs plus prononcées dessinant des secteurs ayant un gabarit type.

Source : De l'auteure selon ISSUU, 2013.

 Figure 7 : Plan d’ensemble final

Propositions de matérialités et d’ambiances. Organisation grande échelle très similaire au plan de 2010, mais travail à petite échelle visible. Précisions de fonctions et de milieux de vie offerts dans chaque secteur du projet. Dessin le plus réaliste en terme d’image pour la population, facilitant leur compréhension et leur visualisation du développement de Liverpool Waters.

Source : De l'auteure selon http://www.chapmantaylor.com/projects/detail/liverpool-waters/en/

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